Tuesday, June 24, 2008

galerie de portraits de ma nouvelle équipe

Quoi de neuf dans ma nouvelle vie? J'ai changé de poste, et travaille principalement avec l'équipe de production des données. Concretement, depuis qq jours, j'apprends a me servir d'ACCESS sur le tas, en faisant des tâches d'une difficulté croissante, sur ordre de mon nouveau senpai, sauf que cette fois-ci, à la différence du dernier (senpai), ma supérieur-associé, m'explique en détail toutes les procédures d'un travail plutôt répétitif mais assez tendu à assimiler en premier abord, sans connaissance du mécanisme d'extrapolation des données dans son ensemble, ni du fonctionnement des logiciels à utiliser (en jap')... Elle parle pas anglais, et donc m'enchaîne des instructions pdt plusieurs heures de suite, donc des pages de notes à prendre pour pouvoir réaliser de nouvelles tâches le lendemain.

Bref, la tête qui explose, je commence à 8h- ce qui veut dire que je suis dans le top 3 des premiers arrivés- sur 100, je m'impressionne, et c'est parti pour 2h chrono puisque je dois refiler mes fichiers ajournés aux types de l'équipe avant 10h... Bref, à 11h, je me sens déjà en fin d'aprem.

Qui sont mes nouveaux compagnons de table?

Alors, d'abord Yamagata, 26 ans, diplômé de Todai, l'élite japonaise, pas très chaleureux, c'est le moins qu'on puisse dire. Yamagata n'a pas pris de vacances encore depuis les 2 ans qu'il bosse là, hors des journées ou demie-journées, par choix, pas forcément parce qu'il a trop de boulot mais plutôt parce qu'il n'a pas de projets. Il fait vraiment le jeune gars qui essaie de bien s'intégrer dans la boite et faire comme les grands. Il se gratte la tête quand il parle avec les grands, ça lui occupe les mains. Sinon, il tousse très fort pour s'échauffer la voix, et poursuis super vite en marmonnant. Je comprends pas grand chose à ce qu'il raconte, mais sa gestuelle exprime bien comment il se sent.
Au Japon, je crois qu'il est assez important de se forger un rire communicatif-forcé, pour mettre en évidence son intégration dans l'atmosphère ambiante. Tous les types avec un certain charisme ont tous un rire super cons, c'est assez génial. Yamagata a compris le truc, il essaie de faire plein de bruit. En attendant, il est toujours bcq plus fort que moi.

Endosan est mon nouveau chef, lui aussi a rire stressé. Mais beaucoup plus entraîné. Il est efficace, ne perd pas de temps. Une demie seconde de rire est suffisante pour montrer qu'on est de bonne humeur.
Endosan marche très vite, à l'antipode de sa dégaine très cool. Le vendredi, casual day, il porte un jean au dessus du nombril grâce à des bretelles, le tout avec un belle chemise à carreau et des basquettes. Il rentre chez lui très tôt et prend une semaine de vacances par semaine. Il faut comprendre que Endo, lui, il en prend.
Le revers de la médaille, c'est qu'il est super stressé; ne bouffe jamais en dehors du bureau. Super speed dans tout ce qu'il fait. Il lui sort des sortes de petits gémissements qu'on entend souvent ici, avec tous les types super sous pression.

Saturday, April 05, 2008

Hanami ou la saison des cerisiers en fleurs

Qu'est ce qui est dur à vivre au Japon ? Après mûre réflexion, mon point de vue s'affine, et je sens en moi mes racines latines. Bon, j'accouche: le partage de l'intimité.

Ca sent les poèmes à l'eau de rose, mais le point est là: un japonais ne se confie pas, ne se plaint pas, gère son sourire façade, la liste est longue; 18 mois ici m'ont forgé une façade pas mal, mon sourire, même pas super éclatant, commence à passer.

Dans les habitudes de vie; cet aspect se retranscrit clairement dans le non partage de l'espace intime. Les japonais ne reçoivent généralement pas à la maison; et sortent en soirée entre amis à l'extérieur. Du coup, pas d'occasion de rencontrer les potes de potes massivement sont plus rares et les cercles d'amis s'agrandissent lentement.

Il y a au moins une exception à ma connaissance. L'arrivée du printemps permet à tout le monde de sortir voir les cerisiers en fleurs dans les grands parcs de Tokyo. Toutes les japs sont à fonds sur les photos macro des pétales. Que de romance. Non, c'est l'excuse pour les week-ends de race collective qu'on ne peut pas se faire pendant le reste de l'année. Imaginez un parc rempli de japonais assis sur des bâches soigneusement installées dès la matinée pour réserver leurs places. Du coup, qq'un reste dès la matinée à surveiller les bouteilles. hum

Cette fois, on a commencé dans la soirée, du coup pas de vue sur les cerisiers. Les potes de potes arrivent le cercle s'élargit à plusieurs reprises. Un semblant de black out plus tard, je comprends que mes potes sont tous rentrés avec les derniers trains, que tous les gars autour de la table (on est dans un bar maintenant), sont des gars assez sympathiques mais inconnus au bataillon. Ils sont potes de potes de potes, mais de qui, c'est une question qui restera non élucidée, même après le 3e round dans le bar suivant, avec les derniers rescapés. Vous me direz, ce ne sont pas des potes, mais des voisins de comptoirs, que j'ai bien dû saouler pdt tout le tps durant lequel j'ai tappé l'incruste. Ca ne doit pas être totalement faux.

Saturday, January 05, 2008

Le Nouvel an 2008 à Nagano en vo

La nouvelle annee est entamee. Le reveillon s'est bien passe. A Nagano, avec la famille de Mayu. Fidele a la tradition familiale, le nouvel an est l'occasion de ne rien faire, assis non au coin du feu faute de cheminee mais les pieds sous le kotatsu (table basse chauffante)et devant la tele.

Cette annee, Tetsuo avait la telecommande, donc on a echappe au emissions a la Star Ac, et on a regarde le championnat de K1, sport martial interdisciplinaire ou a peu pres tout est permis. Tres violent mais relativement peu de sang dans cette edition. En tous les cas, un reveillon different...

Le pere de Mayu m'a fait goute differentes bouteilles de vin francais et de nihon shuu, mais n'a pas tenu le choc de la confrontation.

Donc de retour a Tokyo, ou il est faid finalement pas si froid compare a Nagano.

Tuesday, December 04, 2007

Saison des exams de jap

Ce week end, les gros efforts pour le test JLPT2 s'achèvent (Proficiecy Test fin du niveau intermédiaire, plus ou moins le niveau collège). Même genre de stats que l'exam celui que ma boite m'a fait passer deux semaines avant (JETRO) ; mais à la différence du second, le JLPT2 n'est pas très business mais plutôt orienté scolaire. Bref, beaucoup de chinois et de coréens qui veulent étudier à la fac au Japon.

Pour être plus précis, sur les 150 candidats de ma salle, j'ai pû compter 4 à 5 blancs. Un français, qui après 1 échec l'année dernière et 10 ans de vie commune avec sa femme japonaise à Tokyo, qui lui doit avoir de bonnes chances. Les autres sont dans la même galère que moi. Une brésilienne, avec 5 ans de Japon et ses 2 parents japonais (donc il y a des asiatiques qui n'en sont pas; le test n'est pas si select' qu'il en a l'air), qui galère avec les caractères, et n'est pas très confiante non plus malgré plusieurs tentatives au test. Bref, tout ça pour dire que je ne pronostique pas le succès, mais sans particulier regret. Ce sera pour l'année prochaine.

Au programme, des longs QCM. Les plus chauds, compréhension écrite et grammaire, sont axés sur la lecture en 3 minutes de textes d'une page avec des questions relativement simples, mais chronométrées. Sur 3 heures, la tête qui explose. Donc, sur un bon 15% du test, j'ai tout parié sur la réponse 3 pendant que cette conne de voisine tappait son crayon sur la table pour bien montrer qu'elle avait fini. Pourquoi elle passe pas le niveau 1 celle là au lieu de faire chier?

Friday, November 23, 2007

Contact client

1ere sortie du bureau voir les clients. Avec mon senpai, on part voir un de ses informateurs, analyste dans une grande banque d'affaires. Je me rends compte de l'intérêt des industriels pour les données qu'on a en main dans la boite -je bosse dans un cabinet de marketing. Le gars en face, japonais, la quarantaine, super calé. Mon senpai ne vaut rien à côté de lui, en tout cas, niveau aura.

Le type sort machinalement sa carte de visite, je la prends et la regarde 3 secondes, comme m'avait dit de le faire un vieux ricain qui dirige un cabinet de recrutement pour lequel j'avais postulé pdt ma recherche de boulot. En fait, son conseil ne vaut rien avec les quarantenaires, je pense. Mon senpai fait sa courbette rapide, mais sans plus. Pas besoin de faire semblant de regarder sa carte 3 plombes. Sauf pour retenir son nom :)

Puisque mon senpai m'introduit comme un junior, et je suis vite complètement ignoré. Les rôles hiérarchiques correspondent avec bien avec les clichés qu'on en a...

Tuesday, August 21, 2007

Les gros dilemmes de l'été

La chaleur étouffante me m'aide pas à combattre cette tendence affreuse de fermer les yeux devant mon ordi. Après le déj', c'est toujours pareil: le ventre plein, content d'avoir pratiqué un peu mon japonais pendant l'heure du dej', je retourne à mon siège et ne me peux me concentrer que 5 à 10 minutes. Au fur et à mesure que je remplis mes cases d'Excel, mon esprit s'égare, mes doigts tappent machinalement le site du monde.fr pour essayer de me maintenir éveillé, mais c'est déjà trop tard, je me rends compte qu'on m'a grillé les yeux fermés. Je me reprends et me lève me chercher un café.

En général, c'est toujours le mec en face de moi qui me grille, je m'en fous, il sait que je ne meurre pas sous une quantité de travail, il ne m'a jamais adressé la parole, il ne sort pas aux pots avec les collègues et n'a aucun rapport avec mes supérieurs. Mais on m'a changé de place depuis le départ d'une coéquipière et l'arrivée de 2 nouvelles recrues. Je suis maintenant en plein milieu de l'open space, à la portée d'une dizaine de paires de lunettes de rats d'Excel. Eux, ils ont la forme. Peut-être que quand on devient un vrai maître de l'outil Excel, on peut catalyser son esprit créatif (c'est pas de moi, c'est dans Happy Guilmore pour les amateurs de franche rigolade:). En attendant, moi je mets toujours un bon quart d'heure à déchiffrer les mails qui m'arrivent...

Enfin, le ciel s'assombrit, c'est l'heure du pot bien mérité. Je n'ai pas succombé à la tentation. D'après mes collègues, quand j'aurai encore tenu un mois comme ça, et je serai rôdé pour commencer mon taf après deux mois de "découverte" du métier. Reste à prouver que la période de formation est la même pour les étrangers.

Friday, August 03, 2007

Tableau de présence

18h30 Les gens de mon service sont encore bien occupés, mais moi, j'ai terminé mon boulot. Souvent, au Japon, on attend que tous les gens de son service terminent pour pouvoir partir; ça fait partie des règles de solidarité, mais je crois que ça ne se fait pas dans ma boite. Dans le bureau, beaucoup ont déjà déserté: on est vendredi après-midi, et, grâce au système d'horaires flexibles, on peut sortir plus tôt le vendredi si on est correctement organisé. J'ai prévu d'aller au badminton à 19h10 à l'autre bout de Tokyo, je suis pas en avance.

J'envoie ma présentation à mon collègue et je file. Quand les gens partent du bureau, ils inscrivent sur le tableau blanc où ils vont et quand ils rentrent. En général, c'est écrit 外出, ce qui traduit littéralement signifie "dehors" et "sortir". On devine le sens de deux caractères mis ensemble, même si le sens est un peu différent de temps en temps, mais bon, là, ça se devine bien. Je check rapidement dans mon dico électronique. Jusque là, je n'avais jamais rien écrit à côté de mon nom sur ce tableau; cette fois-ci, je me lance. Si on veut vivre comme un local, il faut aller jusqu'au bout...

Les gars me regardent d'un air louche, vaguement amusé. Ils attendent peut-être que quelqu'un l'ouvre avant eux. Peut-être aussi qu'ils trouvent que je m'adapte bien.

Mon chef me demande: "Et tu vas voir qui ?"... L'air de dire, tu nous prends pour des cons, avec un grand sourire. Sur ce tableau , quand on utilise 外出, c'est pour dire qu'on va rencontrer des clients...On se fout de ma gueule pendant 5 minutes, ce qui ne m'avance pas pour mon rendez-vous.

P.S.: pour ceux qui l'avaient pas compris, les jobs de Junior ne sont pas très indépendants, voir fliqués.Le tableau