Sunday, October 01, 2006

blablablabl

Je rentre d'un diner avec Mayu, sa meilleure pote et son mec que je rencontre pour la premiere fois.
Alyssa est moitie peruvienne moitie japonaise. Visiblement fille de bonne famille, elle est impressionnante par sa droiture et son sens de la conversation hautaine. Des interminables sourires forces. Penser a rire au bon moment et ne pas s'ecarter de la bonne conduite. Il est difficile pour moi d expliquer cette impression bizarre de me sentir si etranger du monde pourtant familier de Mayuko. C'est la premiere fois que je me sens aussi eloigne de la France...



Parmi les derniers evenements, a noter un voyage a Kamakura, l'ancienne capitale du Japon.

Le voyage est organise par Sakura House, guest house par laquelle beaucoup d etrangers comme moi passent pour faciliter leur recherches de logements court a moyen terme.
Helene, ma coloc, est a l origine de ma motivation. La trentaine, architecte, elle est super energique et a visite en 1 mois un nombre impressionnant de lieux a Tokyo. J aime beaucoup visiter la ville et boire des pintes avec elle. Elle est super mature mais a plutot un profil etudiant. Les voyages organises, apres tout pourquoi pas...c'est l'occasion de faire des nouvelles rencontres.

Depart 9h30. Premiere surprise du voyage de l'agence qui je le rappelle me loue un sompteux 5 metres carres dans des murs en plastique, on rescense 4 vieux: un gros Americain d'origine mexicaine tres persistant, un Quebecquois tatoue de caracteres japonais sur sa vie sentimentale, un Nouveau Zelandais ermite traducteur et un Americain super positif qui veut faire tout ce qu il y a a faire et s improvise regulierement guide toursitique. S ajoutent a eux deux etudiants en echange plutot cools (ouf), deux obeses francaises (modele americain) obsedees par leur connaissance du Japon qui n ont pas le temps de monter et descendre les escaliers des temples dans les 20 minutes de pauses visites, 2 coreennes etudiantes qui ont bien chope les intonnations super aigues des jap', les 2 anglais otakus, et toute la bande de vieilles non identifiees. Je decouvre donc avec un certain plaisir tout le beau monde avec qui j aurais pu partager mon toit. Pauses photos...Pauses glaces...pauses pipi...



Dimanche dernier, je recois un coup de fil de l ecole a laquelle je m etais inscrit sur liste d attente la semaine precedente. En 2 ans, a raison de 4 heures de cours quotidiens, on peut obtenir le niveau requis pour entrer a l universite japonaise. Toutes les ecoles le promettent mais cette ecole beneficie d une vraiment bonne image. Le rendez vous m est donne en japonais. Je n ai pas en tete le nom des ecoles ou j ai postule (comme prof de francais ou comme etudiant de japonais), j espere aller au bon endroit au bon moment. Apres un test de niveau, on me fait entrer en B1(par ordre croissnt A1-A2-A3-B1...D3).

L ecole a une super reputation, des locaux impressionnants en comparaison avec toutes les autres que j'ai visitees, une trentaine de salles de classes, des etudiants reellement internationaux, un tres bon cadre pour etudier en plein Shibuya.

Les etudiants sont cools. On peut parler anglais. Ils sont motives et ont divers projets moyen ou long terme Tokyo. Il y a beaucoup de profils brillants: une indienne qui fait des recherches a Todai et qui affirme n'avoir appris le jap' que 2 mois seule (!!!), un americain en MBA a Shanghai (y a des trucs que j ai du mal a m expliquer), un italien francophone cool venu pour sa japonaise qui finit a peine son doctorat anglais, et une belle brochette de multilingues. Les coreennes ont pris 2 ans de cours en Coree, le russe expatrie par sa boite jap' aussi. Le chinois lit super vite. Ca fout pas mal la pression.

Le niveau B1 est assez chaud pour moi. Les cours enchainent des structures des nouvelles phrases et du nouveau vocabulaire. La grammaire est expliquee en japonais, les exercices d'application et les exemples aussi. J'ai du mal a comprendre ce qu on attend de moi. Est ce que les autres comprennent ce qui se passe. Visiblement pas tout, mais est ce qu ils sont autant en galere que moi?...
La prof commence les questions mitraillette. Elle parle super vite, laisse une 2 seconde a l etudiant pour repondre. Ou plutot il repond en 2 secondes. Elle le corrige. Il repete bien. A ce jeu la, il est difficile pour moi de feinter tres longtemps.
Apres 4 heures super laborieuse, j arrive a m accrocher aux quelques mots que je comprends par phrases et assume mon role de boulet pour la classe. J ai un delai de 10 jours pour preparer un examen qui permet de reajuster le niveau des classes. Ce systeme permet de motiver tout le monde et menace les glandus de passer au niveau inferieur.

Heureusement, des le 2e jour, le rythme en cours est relativement plus cool, mais on est noye sous les devoirs. Les profs m ont bien dans le colimateur, j ai refuse leurs recurrentes propositions de descendre de niveau. J en chie comme il faut, chaque seconde est super intense dans ces cours, c est du bon condense. Je commence a comprendre les habitues du systeme pedagogique qui m expliquent. On comprend rien mais on repete. On comprend pas vraiment ce qu on dit, mais on comprend ensuite quand on bosse apres les cours. En gros, tout est base sur la memoire immediate pour construire des automatismes. Il est donc de rigueur dans ce contexte d aborder une pedagogie d influence militaire.

Apres 9h de taf ce week end, j ai seulement fait 1/3 de la masse de trucs a rendre (un bonne cinquantaine de pages). Bref, c est un peu comme le retour a la prepa.

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