le printemps

Cette semaine, je vais chez le coiffeur. C'est un barbier plus exactement.

La première fois, quand je suis arrivé, je suis allé chez un coiffeur "normal". Ca coûte 6000 yens, soit 40 euros. On présente un magazine pleins de japonais avec des coiffeurs...de japonais. Viennent ensuite le massage et la coupe, les coiffeurs à la cool. Le coiffeur a presque l'air d'avoir un statut d'artiste ici, c'est en tout cas comme ça que je justifie ce prix exorbitant.

Enfin bon, comme je ne me considère pas comme le pigeon de base, j'ai fouiné, et j'ai trouvé l'alternative. Cette fois ci, j'opte donc pour la coupe bas de gamme, 1600 yens= 10 euros. Pour ce prix-là, le mec ne va quand même pas prendre mes vêtements. Il est déjà sympa de me répéter que je peux foutre mon manteau sur le cintre qui est là. Oui, là!

Je m'assois. Il est pas non plus payé pour sourire lui. Bah oui, la courtoisie à la japonaise, les courbettes c'est pour ceux qui jouent le jeu et respectent les coutumes, ceux qui paient le prix fort (et le prix fort, il est fort ici !).

Il me fout la gueule dans le lavabo. Pas comme en France, hein, vers l'avant. Il m'étale de la crême plein les cheveux, ça doit être pour repérer là où il a passé de l'eau, et là où il lui reste à rincer.

Je crois qu'il faut que je lui explique la coupe.
- Alors, sur le côté, court...
- D'accord court.

- Oui et derrière...
- Ca va. Court. J'ai compris.
- Mais...
- C'est bon.
- J'ai une photo, je peux vous montrer.
- Non ça ira.

Bon. Il se fait chier. Il décide de me parler. Ségolène Royale. Il connait Ségo ce vieux!!! Truc de ouf!

Ah bon, il veut juste me faire comprendre qu'il se la ferait bien. J'ai pas compris ce qu'il a dit mais y a eu des messages subliminaux super bien foutus.

Là, je ne peux que constater que l'école ne m'apprends rien du language de la rue. Lui, keigo connait pas. Ici, on fait pas de chichi. Mais bon, finalement, il est brutal mais efficace. Pro à sa manière, pas de superflu.